CR CLIC INEOS NOVA du 22/11/2010 Sous-Préfecture de LENS

Introduction par M. ROUSSEL, Secrétaire Général, qui excuse le Sous-Préfet et précise qu’il s’agit de la seconde réunion CLIC, la première s’étant tenue le 23 septembre 2009.

La réunion de ce jour se déroule en deux temps à savoir :

– une première partie dédiée au CLIC avec le bilan de sécurité 2009 du site industriel ;

– une seconde partie dite des POA (Personnes et Organismes Associés), destinée à l’élaboration du PPRT d’INEOS NOVA et qui fera l’objet d’un compte-rendu séparé.

– Présentation de l’établissement INEOS NOVA (Wingles)

Reprise des éléments du diaporama par Monsieur BRES.

• Explication du bilan des investissements (slides 3-5)

EPS : unité concernée par la fabrication du polystyrène destiné à diverses applications.

Les billes dites EPS sont fabriquées dans un réacteur qui contient du pentane.

Une modification a été induite dans les chutes de ces billes afin d’éviter que le produit ne se charge en électricité électrostatique.

Le styrène, qui constitue la matière première, arrive par barges puis est stocké in situ dans des unités de 2 x 2000 m³ aux cuvettes de rétention adaptées.

Octabins : unités d’emballage dans lesquelles les produits sont chargés en vue d’un transport par camion. Une unité pèse plusieurs tonnes.

Détecteurs ioniques : dispositifs qui permettent le déclenchement des systèmes d’arrosage : ces derniers sont en cours de remplacement par des détecteurs de fumées, plus fiables.

Les pompes diesel ont vocation à démarrer en cas de coupure électrique.

Les évents des réacteurs de l’EPS, unité fonctionnant en discontinu, sont récupérés et recyclés.

Le process de l’établissement nécessite le recours au froid ; jusqu’à présent, ce dernier était obtenu au moyen des HCFC (HydroChloroFluoroCarbures), gaz réfrigérants à effet de serre avéré. L’utilisation de ceux-ci allant être définitivement interdite à partir 2014, la société INEOS NOVA a souhaité anticipé cette obligation réglementaire en utilisant à présent l’eau glycolée. 

• SGS (Système de Gestion des Risques) – slides 6-7

En matière de sécurité, un COI (Commandant des Opérations Internes) a été désigné dans chaque équipe ; chacun d’entre eux a reçu une formation par un organisme externe.

L’ingénieur sécurité de procédé demeure le garant du système de la sécurité.

Les canalisations de transfert d’hydrocarbures servent à acheminer le styrène ainsi que le pentane vers les ateliers.

L’un des exercices POI concernait la simulation d’une rupture de canalisation.

• Accidents-Incidents (slides 8-13)

14/07/10 : la cause essentielle de l’incident porte sur une coupure électrique générale sur le site, en plein orage. Cet incident à potentiel de gravité majeur a été sans conséquence humaine mais a fait l’objet d’une certaine médiatisation.

EJP : groupes électrogènes : ces derniers sont allumés en prévention depuis que le site industriel a connu des baisses de tension qui mettaient en sécurité un certain nombre d’équipements. Lors de la survenue de l’incident, 2 groupes électrogènes ont été mis en sécurité car ils n’étaient plus à même de subvenir à l’alimentation électrique du site.

La mise en sécurité des groupes électrogènes impose ensuite de passer par un expert électrique pour revenir à une situation normale.

Disque de rupture : élément ultime de sécurité qui évite l’éclatement des équipements (il éclate lui-même à une certaine pression tarée).

R1DC2 : 1^er réacteur de la 2^ème ligne de styrène

Le système dispose d’un premier évent sur lequel est relié le réacteur ainsi qu’un second évent (dit de sécurité) qui est actionné en cas de problème afin de limiter la montée en pression du réacteur (ce doublon évite ainsi l’éclatement du disque de rupture). L’opérateur est censé actionner l’évent de sécurité dans le cadre de la procédure de sécurité : lors de l’incident, l’opérateur en poste n’aurait pas suffisamment anticipé l’ouverture de l’évent de sécurité qui aurait ainsi pu éviter l’éclatement du disque de rupture.

Suite à l’incident du mois de juillet 2010, différentes mesures ont été prises : certaines immédiates, d’autres à plus longue échéance.

Mesures immédiates :

La centrale EJP n’est plus paramétrée pour démarrer de façon préventive : cette disposition fait suite à des réunions qui se sont déroulées avec EDF pour analyser les coupures historiques. Un passage sur la ligne de secours est à présent prévu après 5 secondes puis sur la centrale EJP après 25 secondes.

La procédure d’utilisation de l’évent de sécurité a également été modifiée.

Mesures à plus long terme

CMP = atelier de production du polystyrène

Modification des conditions réactionnelles pour que l’éclatement d’un disque de rupture ne puisse plus se produire en cas d’emballement thermique lorsque la réaction de polymérisation est en régime établi (hors phase de démarrage des installations)

• Programme de prévention 2011-2012 (slides 14-15)

La fosse d’urgence sert à y envoyer un produit en cas de problème.

Onduleurs : batteries de sauvegarde

Cuvette de rétention déportée : cuvette décalée par rapport au stockage pour éviter qu’en cas de feu, le stockage situé au-dessus ne soit directement impacté.

Réunion d’échanges avec les riverains : le but de cette réunion est de reproduire ce qui a été fait il y a 18 mois afin de présenter la société, les produits qui y sont réalisés ainsi que la sécurité mise en œuvre sur le site.

– Questions

• M. ROUSSEL, Secrétaire Général de la Sous-Préfecture de Lens

Les groupes électrogènes sont bien au nombre de 4. En cas d’orage, seuls 3 groupes sur les 4 sont mis en service ’

Réponse de l’exploitant : en principe, les 4 sont mis en service simultanément : il y a d’abord actionnement du moteur, puis du générateur et isolation du site en mettant en phase les 4 groupes électrogènes avec l’alimentation EDF. Lors de l’incident, le site n’a réussi à phaser que 3 générateurs sur les 4 ; théoriquement, ils suffisent à assurer la totalité des besoins en électricité du site.

• M. MATHON, DDTM 62

Où s’est produit le rejet de 13 tonnes de mélange ’

Réponse de l’exploitant : le disque de rupture, prévu pour éclater en cas de pression trop importante, est connecté à un évent de sécurité dont les gaz sont susceptibles de partir à l’atmosphère ; un rabattement par des canons à eau est mis en place au niveau de cet évent, du fait de la solubilité du styrène dans l’eau.

Le jour J, les canons à eau ont fonctionné.

• Mme CASTELAIN, Fédération Nord Nature Environnement

Est-on sûr que l’impact sur l’environnement a été nul ’

Réponse de l’exploitant : le SDIS était sur le parking du site et a procédé à des mesures sur le taux de styrène dans les 5-10 minutes qui ont suivi l’incident, dans l’atmosphère. Aucune d’entre elles n’a donné de valeur détectable.

Le styrène développe des odeurs importantes à des teneurs très faibles (0,5 ppm), ce qui explique que les riverains aient pu sentir une odeur perceptible (le seuil olfactif du styrène est en effet très bas).

• M. BOUSCH, commune de Vendin-le-Vieil

Les lignes d’alimentation électriques peuvent-elles être considérées comme fiables dans la mesure où il y a eu des problèmes récemment à l’entrée de Wingles ’

Réponse de l’exploitant : le site industriel est le seul utilisateur de la ligne principale ; cette dernière ne fait pas l’objet d’un quelconque partage avec la ville de Wingles ou les villages environnants. Quoiqu’il en soit, INEOS NOVA n’a pas eu connaissance de problèmes récents. Sa seule exigence vis-à-vis d’EDF et ERDF est de lui fournir une énergie constante.

Toute correspondance concernant ce compte-rendu est à adresser au Président du CLIC à l’adresse de son secrétariat :

S3PI de l’Artois

Centre Jean Monnet

Avenue de Paris

62400 BETHUNE