CR Commission Risques visite de la plate-forme du SDIS 18 03 2015 SDIS 62

I - Séance Plénière

Introduction et accueil par le COLONEL Didier LARGILLIERE, Chef de la Sous Direction Opération.

Le centre de Saint Laurent Blangy comprend 3 unités fonctionnelles : la prévision des risques, la prévention des risques et la coordination des secours.

Diapositive 2 : Rappel de l’ordre du jour

1/ Prévision et planification des secours (Commandant DESQUIENS)

  • Organisation de la sécurité civile en France et présentation du SDIS 62 (diapositives 3 à 11)

La France comprend 7 zones de défense.

La sécurité civile est organisée sur 4 niveaux : national, zonal, départemental et communal.A chaque niveau, une structure administrative est associée à un centre opérationnel.

Diapositive 4 : Rappel de la définition et de l’objectif de la sécurité civile (mots clés) = protection des personnes et des biens, préparation, mise en œuvre des mesures et moyens appropriés relevant de l’Etat, des collectivités territoriales et des autres personnes publique ou privées.

Cette organisation est unique dans le monde et a fait ses preuves.

Au niveau communal, elle relève de la responsabilité du maire au travers du Plan Communal de Sauvegarde (PCS) associé à différents moyens avec comme outil un poste de commandement communal.

Au niveau départemental, au travers l’ORSEC Départemental (Organisation de la Réponse de Sécurité Civile), le Préfet prend le commandement de l’organisation des secours avec différents services tels que le SDIS, le SAMU, la Police et la Gendarmerie (poste de commandement opérationnel et centre opérationnel départemental en Préfecture).

Au niveau zonal, on monte d’un cran avec le dispositif ORSEC Zonal (Organisation de la Réponse de Sécurité Civile) : plus de moyens sont alors déployés et proviennent de différents départements avec aux commandes le Préfet de zone et une localisation à Lille.

Au niveau national, dans le cas par exemple des feux de forêt, la région peut être amenée à collaborer avec le Sud de la France sur une zone particulière. Un centre opérationnel de gestion des crises est alors monté.

MIC = Monitoring Information Center.

Les secours font preuve d’une organisation très structurée avec des moyens, des outils et un commandement.

  • Présentation du SDIS 62 (diapositives 6 à 11)

Les risques à couvrir (diapositive 7)

Rappel des chiffres clés (1,4 millions d’habitants, 5ème département français en termes de densité, 895 communes).

Le département comprend entre autres un ouvrage particulier (le tunnel sous la Manche) pour lequel le SDIS doit s’organiser spécifiquement pour sa défense.

Les missions du SDIS (diapositive 8) 

« Les sapeurs pompiers sont des techniciens du risque au premier rang de la protection des personnes, des biens et de l’environnement ».

Les effectifs et l’organisation (diapositive 9)

Le territoire est organisé selon un maillage comprenant 3 groupements (Ouest, Centre et Est).

Le CTA/CODIS est rattaché à Direction départementale.

En ce qui concerne la localisation des centres de secours, un maillage plus serré est mis en œuvre pour les zones les plus concentrées en termes de population. L’utilité du maillage est de pouvoir apporter une réponse équilibrée des secours en matière de gestion des risques.

La Gestion (diapositive 11)

Reprise des grands chiffres

  • Le Concept de prévision et de planification (diapositives 12 à 22)

Le Commandant DESQUIENS est adjoint au Chef de groupement, lequel étant le Commandant GOUZEL

Le concept de prévision / planification permet entre autres un partenariat SDIS / Entreprises au quotidien.

Diapositive 14 : les missions du Groupement Prévision des Risques et des bureaux Prévision des GT (Groupements Territoriaux)

Le SDIS propose entre autres des expertises techniques par rapport aux moyens de lutte contre l’incendie.

Concernant la contribution du SDIS à l’élaboration des POI (Plans d’Opérations Internes), cela se fait en fonction des sollicitations des industriels.

Des exercices sont également réalisés avec les industriels ainsi qu’avec la Préfecture, sous l’égide du SIDPC (Service Interministériel de Défense et de Protection Civile).

Pour mener à bien ses missions, le SDIS utilise des outils tels que les plans d’établissements répertoriés (ETARE) ou des Fiches Opérationnelles Départementales (FOD), ceux-ci permettant d’appréhender un risque très rapidement.

Une bonne complémentarité existe entre les entreprises et le SDIS via les sapeurs pompiers volontaires.

Le SDIS est également sollicité pour des manifestations intervenant sur son territoire telles que l’Enduropale ou le Main Square Festival, sur des missions de conseil technique au Préfet pour la mise en place de dispositifs complémentaires. Exemple : pour l’Enduropale, 200 sapeurs pompiers ont été mobilisés.

  • Les mesures de planification (diapositives 16 à 18)

Il existe un certain nombre de plans au niveau national et départemental.

Diapositive 17 : synthèse de la démarche de planification (taxonomie des plans).

Concernant les Plans de Prévention des Risques Naturels (PPRN) et Technologiques (PPRT), ceux-ci ont vocation à rendre compatible le risque avec le tissu urbain.

Les schémas ORSEC comprennent différents niveaux : national, zonal et local.

Toutes les déclinaisons ORSEC spécifiques sont liées à la particularité du risque (déclinaisons infinies en lien avec les risques présents sur une zone spécifique).

Qu’apportent tous ces plans ’

Avant l’événement, des mesures de prévention sont définies et mises en oeuvre.Si l’évènement redouté se produit, des mesures de protection sont alors déployées avec des outils adaptés pour répondre au mieux aux conséquences de celui-ci chez l’exploitant, en inter-services (recours à la boîte à outils de la maîtrise des risques).

  • Focus sur les installations industrielles (diapositives 19 à 22)

Tous les établissements peuvent faire l’objet d’un référencement par le SDIS sous le sigle ETARE : Etablissement Répertorié par le SDIS, en fonction du niveau de risques et du besoin de réponse opérationnelle.

Même s’il n’existe pas d’obligation réglementaire de s’organiser en plan de secours pour certains établissements, le SDIS le recommande à partir du moment où il y a risques et enjeux, impliquant de ce fait une obligation de sécurité. En interne, on peut apporter une certaine réponse à partir de documents opérationnels.

Attention à ne pas confondre ETARE (formulation propre au SDIS impliquant un volume de secours sur un risque connu et anticipé) et POI (Plan d’Opération Interne), réponse propre à un exploitant particulier, assortie de moyens plus développés et élaborés permettant une coordination si besoin jusqu’à l’arrivée du SDIS. Le POI est encadré sur le plan réglementaire, réalisé par l’exploitant avec l’aide du SDIS.

L’ETARE est un document permettant de définir par anticipation le départ d’un véhicule du SDIS vers le site concerné, assorti d’un délai moyen d’intervention de 10 mn, en caractérisant le type d’intervention et le niveau de risque associé.

Le SDIS a ensuite besoin d’une ressource sur place dans la mesure où son catalogue du risque via l’ETARE demeure très synthétique. Des compléments sont alors nécessaires.

Quoiqu’il en soit, ETARE et POI ont un objectif commun : la réussite de la gestion du sinistre.

2/ Présentation du CTA- CODIS (Capitaine GALAND) : diapositives 23 à 36

Le CTA (Centre Technique d’Appels) constitue une plate-forme unique de réception des appels via le 18. Il s’occupe de la gestion centralisée de l’alerte. Les travaux ont été démarrés en 2002 pour revêtir un caractère opérationnel en 2013. Avant, chaque structure était indépendante.

Le CODIS, lui, constitue l’outil superviseur ultime, y compris du CTA.

  • Composition du CTA – CODIS (diapositive 26)

Le CTA est composé de deux adjoints lieutenants, 10 officiers dont 4 affectés, 14 chefs de salle et 51 opérateurs dont 8 sapeurs pompiers volontaires.

Environ 90 personnes y travaillent.

Dans chaque salle, on retrouve une organisation composée d’un chef de salle et de 4 à 5 opérateurs en fonction du pic d’appels (soit entre 10 h et 22 h = période de pointe).

Une structure paramédicale est également présente.

Les opérateurs sont localisés de chaque côté du chef de salle.

  • Rôle du CTA

Son rôle est de réceptionner les appels d’urgence en tous points du département, de valider si les appels reçus relèvent d’une mission de pompier ou non puis d’alerter les homologues et services partenaires concernés (exemple : police, gendarmerie, SAMU).

Si les appels relèvent plutôt d’une mission de conseil, une interconnexion est réalisée entre police, gendarmerie et SAMU et le requérant est renvoyé vers le secteur privé, sans contact nominatif spécifique pour éviter toute concurrence déloyale (exemple : retirer un nid de guêpes). L’opérateur s’assure ensuite du bon acheminement des secours.

Pendant la phase de transit des secours vers le site concerné, un changement de lieu de départ est toujours possible en fonction des précisions recueillies.

  • CODIS

Celui-ci est activé en permanence, 24h/24, 365 jours/365, pour des interventions plus rapides.

Cf. Configuration des lieux (diapositives 28 et 29).

Les interfaces sont identiques entre le CTA et le CODIS. Quand un appel transite par le CTA, il fait également l’objet d’un affichage au CODIS.

  • Rôle du CODIS

Le CODIS s’assure que tout se passe bien et que la mission est honorée.

Il assure également la remontée d’informations au niveau de la chaîne de commandement (Préfet, maires, services de l’Etat...) via un outil dénommé SYNERGIE, localisé à Amiens et utilisé tant par le niveau zonal que national. Tout ce qui est fait est remonté systématiquement via SYNERGIE, même pour des informations anodines et à tous les échelons.

Les acteurs demeurent attentifs à l’actualité, vis-à-vis des médias, dans le but d’informer les organes de tutelle avant la presse.

Le CODIS permet également de répondre à une crise importante concernant les ETARE dans le but de s’assurer que pendant un gros événement, les particuliers puissent aussi être secourus.

La mission du CODIS est donc d’assurer la couverture des moyens opérationnels pour maintenir les secours au quotidien vis-à-vis de la population.

Diapositive 30 : le CTA/CODIS a reçu 325 322 appels, moyenne de la période 2009-2012 (pour lisser les années enregistrant des évènements climatiques particuliers à l’origine de beaucoup de sollicitations).

Ces appels ne concentrent que le 18 et non le 112.

Le temps d’alerte comprend la prise de renseignements via le requérant pour dimensionner les moyens à envoyer ainsi que le traitement d’informations complémentaires vers les partenaires (notamment via une plate-forme commune avec le SAMU pour intégrer directement ces informations et éviter de devoir les transmettre à nouveau)

  • Activité opérationnelle du SDIS (diapositives 31 à 34)

Cf. tableau joint

Les risques technologiques, même si la thématique paraît minoritaire dans les appels, mobilisent pour autant beaucoup de moyens pour des risques non négligeables.

Répartition des interventions par type et géographique (volume d’interventions) : le bassin minier est le plus sollicité. Calais et Boulogne représentent également un volume important d’interventions.

Sur la frange plus rurale, les gens se débrouillent plus par eux même et appellent les pompiers en dernier recours, ce qui n’est pas le cas de la population urbaine.

Les pics de sollicitation sont essentiellement entre 10 et 11 h puis entre 18 et 20 h, au retour du travail.

Les jours les plus sollicités sont les vendredis et samedis ainsi que les dimanches matin pour les accidents sportifs.

  • Présentation de l’outil informatique (diapositive 36)

Le logiciel d’alerte est en pleine évolution depuis l’année dernière. Il est entre autres déployé à partir de l’exemple d’Eurotunnel.

Le SDIS adresse ses remerciements à M. FOURTIER de PRIMAGAZ pour avoir accepté d’utiliser le POI de son établissement pour illustrer ses propos.

Une dizaine de pages issues du POI de l’établissement circule dans l’assemblée tout en demeurant très synthétique pour conserver un caractère opérationnel.

Une convention d’exercice a été passée avec l’exploitant mettant en scène PRIMAGAZ avec un schéma d’alerte se basant sur le POI de l’établissement. Le Capitaine GALAND joue le rôle de l’opérateur qui prend l’appel et M. FOURTIER celui de l’entreprise qui déclenche son POI dans le cadre d’un accident réel.

Scénario : l’installation d’extinction incendie est hors service (conditions très défavorables mais de probabilité très faible).

La prise d’alerte se fait du bas vers le haut avec des champs qui identifient l’émetteur à partir de l’appel 18. Les numéros de téléphone s’affichent avec le nom et l’adresse à laquelle on téléphone, y compris si le numéro est sur liste rouge. L’établissement étant pré enregistré, certains éléments s’inscrivent avec des informations spécifiques, notamment une alarme qui clignote, signifiant « établissement sensible ».

Le demandeur pose un certain nombre de questions et remplit des champs.

Exemple : départ de feu sur un semi-remorque de GPL survenu, pas de fuite, localisation du sinistre = zone de déchargement de camions, produit = propane. Risques associés = véhicules en cours de dépotage, localisés à proximité. Sens du vent = Sud à 30 km/h. Accès principal. Evacuation en cours ’

L’arrosage automatique ne fonctionne pas, pas de blessés, équipe avec une lance. POI déclenché.

« Vous pouvez raccrocher, les pompiers arrivent. »

Le questionnement, même s’il prend du temps, permet de recueillir les informations ainsi que de bien paramétrer les moyens. Une pré-alerte des moyens s’enclenche en fonction des enjeux.

De ce fait, le temps consacré à ce questionnement n’est pas perdu et n’a aucune incidence sur le temps d’intervention des secours.

Un certain nombre de documents sont présents dans le logiciel, notamment le plan ETARE de l’établissement. Les opérateurs disposent de deux écrans avec des onglets, le logiciel d’alerte START et la cartographie associée (travail du Commandant BELLENGIER). La cartographie permet entre autres d’apprécier la zone d’intervention aux abords du site, susceptible de présenter des risques supplémentaires.

3/ Gestion opérationnelle et commandement (Commandant BELLENGIER = Adjoint au groupement territorial Est, attaché au SIG)

Diapositive 38 

Présentation disponible en ligne en suivant ce lien

Comment on s’associe sur le terrain pour la résolution de l’intervention ’

Le plan ETARE, utilisé lors de l’appel 18, matérialise tout ce que le travail d’anticipation permet.

L’alerte des centres de secours se fait avec l’envoi d’un ticket de départ. Une imprimante sort ce ticket qui contient toutes les informations prises lors de l’appel, pour que chaque engin puisse disposer de cette même information. On y retrouve les coordonnées du requérant, le lieu précis, la nature du sinistre…

Un plan parcellaire permet d’aller de la caserne jusqu’au lieu d’intervention.

Le ticket de départ déclenche également des moyens. Pour un établissement localisé à Dainville, les moyens SDIS pourraient venir d’Arras, de Bapaume, de Vitry avec des ambulances si besoin....

Un train d’engins assez conséquent est envoyé sur le lieu de l’intervention, quitte à l’annuler ou l’alléger en cours de route. La logique a en effet évolué depuis 10 ans. On attaque de manière plus massive, plus efficace.

Les engins sont dénommés « agrès ».

Le Commandement des Opérations de Secours (COS) appartient aux sapeurs pompiers mais évolue dans le temps. L’intérêt est d’avoir chez l’exploitant une montée en puissance, en lien avec le COS.

Cette montée en puissance se fait avec différentes personnes qui se relayent. Le COS est identifié par une chasuble jaune avec COS marqué dessus.

Une méthode de raisonnement tactique issue du domaine militaire a été mise en place à l’échelle nationale avec un pyramidage. Cette méthode démarre sur les lieux, avec les équipes de l’exploitant et différents moyens qui proviennent de différentes casernes.

Le premier engin qui arrive sur les lieux est un fourgon avec à sa tête un Chef d’agrès, soit un sous-officier (un Sergent ou Sergent Chef avec un casque jaune). Son rôle est d’aller au sinistre, de rencontrer les premiers intervenants sur place et d’être accueilli pour la reconnaissance des lieux. Le Chef d’agrès réitère alors le questionnement en commençant celui-ci par les personnes, puis les biens et l’environnement en dernier. Concernant les personnes, l’objet est entre autres de savoir si le rassemblement a été réalisé, le dénombrement en cours, s’il y a des victimes, des disparus et si la sécurité des intervenants est assurée. Une personne disparue peut changer le cours de l’intervention car on mettra d’abord les moyens pour la retrouver avant d’attaquer le sinistre.

En termes de biens, il s’agit par exemple de coupures d’énergie.

Quant à l’environnement, il s’agit de matières et/ou produits dangereux, les eaux d’extinction incendie...

Est-ce que le dimensionnement des moyens est adapté ? Sinon, cela implique une demande de renforts.

La mise en œuvre de réactions immédiates avec un ordre initial formulé auprès des autres personnes du fourgon se passe toujours de la même façon.

Un groupe est constitué d’un Chef de groupe qui a la capacité de traiter 4 véhicules maximum. Ce chiffre de « 4 » représente les moyens maximum qu’un individu est à même de gérer en situation opérationnelle. Le Chef de groupe doit rassembler les moyens en renfort. Est alors créé un CRM (Centre de Regroupement des Moyens). Tous les moyens sont déjà informés de se rendre au CRM. 

L’organisation et la montée en puissance se font par sectorisation du sinistre à savoir incendie ou secours aux personnes, Nord ou Sud, formalisation des structures (point de rassemblement des victimes).

Le Chef de groupe doit formaliser un message complet dans les 20 mn qu’il transmettra au CODIS qui transmettra alors l’information à toutes les autorités, information qui peut remonter à Paris en fonction de l’évènement.

Le Chef de colonne (grade Commandant) arrive dans les 45 mn pour assurer la pérennité du système mis en place, anticiper dans le court terme, coordonner l’ensemble des moyens arrivés sur place et assurer la montée en puissance du commandement et des renforts tactiques (réflexions, calculs à faire...). Un poste de commandement est alors mis en place avec 3 personnes supplémentaires et quelques personnes de l’entreprise concernée.

Le Chef de colonne prend du recul dans le poste de commandement (salle ou véhicule).

L’intervention est à une durée d’1h30 depuis l’arrivée des secours et est toujours en phase de montée en puissance pour la phase tactique.

15-20-25 véhicules sont alors divisés en Chefs de colonne qui sont Chefs de secteur. Le Chef de site prend alors le commandement des opérations de secours. On aborde la phase stratégique ou comment gérer la communication de crise vers les familles et vers les médias, avec le Chef d’entreprise. Le poste de Commandement de Site revêt une puissance tactique avec 6 personnes supplémentaires dont le Chef PC, de même formation que le COS. Il entre alors en relation avec le Directeur des Opérations de Secours (DOS) sur site, en mairie ou en Préfecture.

En phase stratégique, d’autres acteurs viennent se greffer en inter-services.

La mission principale du Poste de Commandement (PC) est de tout faire pour que les personnes y oeuvrent de concert. Ce besoin de cohésion fait l’objet d’un entraînement tous les mois. La capacité de communication individuelle y est éprouvée. Celle-ci passe par l’utilisation d’outils opérationnels pré-formatés, s’appuyant sur un jargon précis et partagé. Il s’agit d’une méthode nationale pour gagner en « opérationnalité ».

Ce Poste de Commandement peut être fixe ou mobile, une salle avec des tableaux étant ce qu’il y a de plus efficace.

Dans un Poste de Commandement de Colonne (PCC), une personne s’occupe des renseignements, l’autre des moyens, avec le Chef.

Lorsqu’on passe au Poste de Commandement de Site (PC de Site), on ajoute l’anticipation avec les scénarios envisageables, avec l’équivalent en unités d’œuvre côté industriel systématiquement. Cela se traduit par l’association de plusieurs PCC et des outils en plus.

Pour chaque action, il faut en face quelqu’un qui est dans l’intervention sur le site.

Systématiquement, on met en place un binôme sapeur pompier/ industriel.

Un PC fixe sur le site correspond à une salle dédiée ou transformable, soit un outil utile avec des feutres, un tableau pour une information partagée par tous, une horloge, des cartes, des images et un jargon de véhicules pour une transcription de l’information vers l’extérieur.

Après le retour au calme, la phase stratégique peut continuer avec ensuite une démarche d’amélioration continue (REX...) en vue d’être de plus en plus efficaces.

GLOSSAIRE : Cf. Recueil des sigles et acronymes propres au SDIS

II- Visite de l’outil (CTA : Centre Technique d’Appels)

3 groupes sont constitués sur la base des collèges Industriels, Elus, DREAL & associations afin de répondre aux questions spécifiques.

  • Visite PCC (Poste de Commandement de Colonne) - Engin

Une cellule de réflexion tactique peut être mise en œuvre dans ce type de véhicule. Pour ce qui est de l’autorité, celle-ci se trouvera dans un véhicule à part.

Le premier véhicule équipé de la sorte a vu le jour à Saint Omer, en 2007 et le tout dernier, l’année dernière.

Le Chef de Colonne dispose ainsi d’un ensemble de tableaux (exemple : SITAC = situations tactiques ; un petit dessin vaut mieux qu’un long discours).

On y retrouve la formalisation de l’ordre initial : quels moyens logistiques ? quelle situation ? quelle anticipation ? Un tableau de moyens trace entre autres le transit des engins, l’arrivée en CRM (Centre de Regroupement de Moyens), les secteurs concernés...

Un simple coup d’œil au tableau comprenant des codes couleur permet de savoir si les véhicules impliqués sont disponibles ou non pour l’intervention.

SITAC = réception de la mission sur un canal radio donné pour chaque véhicule.

Le PCC est en fait une cellule de réflexion et d’action tactiques.

Ces dernières années, il y a eu développement d’outils opérationnels avec une dimension électronique.

Pour autant, les cartographies papier avec les codes couleur subsistent. Elles concentrent les informations métier.

Plus de 1 400 plans d’établissements y sont répertoriés.

Le plan ETARE est peu ou proue la traduction du POI (Plan d’Opération Interne) de l’exploitant.

Les PCC sont à présent équipés de tablettes avec une télévision support permettant un travail avec un vidéo projecteur, l’ensemble étant connecté à des vecteurs. Les officiers « moyens et renseignements » auront aussi des tablettes.

Un routeur informatique avec une clé 3G et un système WIFI (valise qui crée les droits) embarque en temps réel toute la documentation qui peut être rafraîchie en temps réel (ce qui prendrait 2 semaines avec un format papier), le tout pour une meilleure réactivité.

Le déclenchement de la chaîne d’intervention se fait sur smartphone avec le renvoi du ticket d’information. Le suivi de la main courante du CTA-CODIS est en temps réel, avec un basculement sur google map de la zone d’intervention, basculement sur information chargé en temps réel par la valise.

La SITAC est non numérisée mais apportée.

La pérennité de la clé 3G est assurée, en fonction des endroits du département, en se raccordant sur le WIFI de l’habitant voisin de la zone d’intervention via un boîtier localisé derrière la box du particulier, permettant ainsi un passage en ADSL. Plus tard, une remorque satellite permettra de pérenniser l’information sur plusieurs jours (concept testé sur l’Enduropale cette année).

Le poste de commandement est totalement modulaire, pas totalement numérique mais répondant aux besoins de l’intervention, tout en restant pragmatique.

Des outils sont également en cours de développement pour équiper les ambulances.

La plus value du développement numérique n’occulte pas la prudence : si cela ne fonctionne pas, on repasse alors en format papier avec des feutres. Le plan parcellaire papier est toujours présent dans le poste et mis à jour régulièrement.

Tout est prévu pour travailler en mode dégradé, même avec une panne électrique.

A noter qu’il a fallu 3 ans pour développer le plan parcellaire de base.

  • Visite PCC (Poste de Commandement de Colonne) - Salle

Le PCC est monté 1 fois tous les 15 jours, pour des établissements mais aussi pour de gros accidents de la route. La démarche est issue du retour d’expérience spécifique des feux de forêt.

Illustration à partir du scénario PRIMAGAZ retenu

Les tableaux ont été remplis à partir de ce scénario.

Les maires et les préfets commencent à rentrer dans les circuits de formation du SDIS afin d’acquérir le jargon via les exercices.

G2 = il s’agit d’un poste de commandement en dur qui pourrait être un poste exploitant avec les outils graphiques comme des tableaux.

La démarche est la suivante : on part du plan d’établissement répertorié. Un officier remplit alors la SITAC = situation tactique avec du graphisme et différentes cases à remplir. Les axes de communication sont symbolisés ainsi que les sphères, les bassins incendie, le camion en feu…

Légende des codes couleur

Rouge = incendie : risques et actions en lien avec celui-ci

Violet = éléments de commandement

Bleu = eau dont l’alimentation des engins

Vert = secours à personne

Orange = risques spécialisés dont le risque technologique

Un plan de masse de la ZAC de Dainville y figure pour l’évacuation vers la salle des fêtes.

L’anticipation se base sur les différents scénarios possibles type BLEVE (Boiling Liquid Expending Vapor Explosion = vaporisation violente à caractère explosif consécutive à la rupture d’un réservoir contenant un liquide à une température significativement supérieure à sa température d’ébullition à la pression atmosphérique) ou effet domino vers les entreprises voisines. Le périmètre du BLEVE potentiel a été modélisé dans le POI de l’exploitant. La zone d’intervention est sectorisée.

Pour ce qui est des POI, ceux-ci sont stockés au niveau du CODIS.

Concernant la prise de commandement, un adjoint est nommé.

La localisation du poste de commandement est le CRM (Centre de Regroupement de Moyens) avec le potentiel d’engins.

Des consignes de sécurité sont données au personnel telles que le positionnement des lances canon au sol et pas à la main pour la protection des personnes.

En termes de moyens logistiques, ceux-ci dépendront du type et de la durée de l’intervention. On pense à l’éclairage et au soutien sanitaire pour le personnel (alimentation, hydratation...).

Un autre officier a pour mission d’alimenter un tableau de renseignements à destination de la chaîne d’information. Y figurent les éléments suivants : l’heure, la personne qui renseigne, les destinataires, le contenu de l’information (synthèse). Ce tableau permet une information partagée.

On y trouve également les messages transmis par radio qui donnent lieu à un ordre complémentaire des transmissions (organigramme d’actions).

Le tableau de moyens donne les effectifs détaillés, permettant un calcul global des moyens humains déployés.

L’anticipation des différents scénarios et manœuvres associées sont également renseignés avec les avantages et inconvénients retenus par le COS et le DOS = Préfet ou maire.

Cette codification émane de la méthodologie des militaires déclinée aux pompiers avec des fondamentaux (lexique notamment). Le langage comme le formatage sont communs.

Pour l’acquérir, il faut au minimum 15 jours de formation et des exercices quotidiens avec des scénarios inventés.

Les différents tableaux remplis au cours d’une intervention :

- Anticipation (format paysage 90x120 cm)

- Elaboration des idées de manoeuvre (format paysage 90x180 cm)

- Elaboration des DTA (Différentes Tâches à Accomplir) (format paysage 90x180 cm)

- Ordre complémentaire des transmissions (format 90x90 cm)

- Situation tactique (SITAC) (format paysage 90x150 cm)

- Tableau des moyens (format paysage 90x180)

- Tableau des renseignements (format paysage 90x120 cm)

  • Postes CTA / CODIS (2 salles distinctes de configuration identique)

Pour mémoire, le CTA concentre les appels 18, détermine s’il s’agit d’une mission pompier ou non, envoie les secours et prévient les services partenaires du fait de l’interconnexion obligatoire des appels. Si la mission ne relève pas des prérogatives des pompiers, un conseil est prodigué aux requérants sans orienter spécifiquement vers une société ou un service nominatif afin d’éviter toute concurrence déloyale.

Le CODIS, lui, assure le suivi de l’intervention et des éventuels renforts nécessaires.

Dans le CTA, le Chef de salle a une vision sur 2 salles distinctes (la salle principale et la salle de débordement) et gère l’activité des différents opérateurs (management, conseil...).

Les opérateurs jonglent avec deux écrans différents : la cartographie et le logiciel d’alerte.

Une fois l’appel effectué, celui-ci fait l’objet d’une cartographie de la zone concernée, ce qui constitue un « filet de sécurité » en cas d’appel frauduleux. Les portables, eux, ne sont pas localisés. Pour ce faire, une triangulation des appels et des conventions sont à monter avec les opérateurs, tout en étant dans l’incapacité de régler le problème des cartes prépayées. La triangulation, elle, est techniquement réalisable mais reste difficile à mettre en œuvre de façon immédiate. Il vaut donc mieux appeler d’un fixe.

L’opérateur doit prendre la main sur la détresse des gens, les rassurer et dérouler le questionnaire type visant à caractériser la situation afin d’adapter au mieux la réponse du SDIS à la situation décrite.

Le départ « type » va augmenter ou non, en fonction des éléments glanés.

En une seconde, les appels arrivent au centre de secours.

La salle annexe, dite de « débordement », sert à canaliser les appels liés à un événement particulier afin de les isoler des autres appels.

Le temps maximum d’attente si tous les postes d’opérateurs sont saturés peut être de 2-3 minutes, ce qui est énorme mais il s’agit de situations particulières. Intervient également le travail du chef de salle qui est de limiter les temps de conversation à des fins de régulation.

Dans le cas d’une situation météorologique particulière, une astreinte est mobilisable (volontariat).

Le suivi de flotte des engins se fait sur tout le département via la typologie d’engins particulière, assortie d’un suivi GPS toutes les 30 secondes et relié à un code couleur permettant de savoir si les engins sont mobilisables ou non.

Concernant le chiffre d’1 intervention pour 3 appels, pour les 2 appels restants, soit ils concernent la même intervention, soit ce n’est pas une mission pompier. Le chef de salle a pour mission de trancher concernant l’intervention.

Tout est tracé avec l’ouverture d’une fiche à chaque appel, même si ce dernier ne fait pas l’objet d’une intervention.

Le CTA reçoit sensiblement 1 000 appels par jour.

Le CODIS, Centre opérationnel comprend 4 opérateurs et 1 infirmier.

Il dispose des mêmes écrans que le CTA avec en plus la radio (messages reçus par les différents engins).

Il a la possibilité de mobiliser des moyens supplémentaires dans le département ou de CODIS à CODIS si d’autres régions sont mobilisées. Il a également pour mission l’information des autorités de tutelle.

Dans l’intervention conséquente du Tunnel sous la Manche, 150 pompiers avaient été mobilisés à partir de différents centres tout en maintenant la capacité opérationnelle de chacun d’entre eux et en organisant la réponse de secours.

Le CODIS est activé en continu.

En cas de besoins particuliers, les forces concernées rejoignent également une salle de délestage, en cas d’opération conséquente.

On y retrouve les mêmes outils que dans les autres salles en reproduisant l’équivalent de ce que l’on a sur le terrain. La salle est également transformable en PC de site pour l’anticipation. Elle est utilisée dans le cadre des inondations et la visioconférence peut y être activée avec les autorités de tutelle au moyen de 4 télévisions.

La maintenance de l’ensemble de ces outils est assurée sur le centre pour le bien de tous. Pour ce faire, le centre regroupe des spécialistes dans tous les domaines : informatique, SIG...

L’ensemble du personnel travaille dans un but commun à savoir que l’intervention se passe bien sur le centre et sur le terrain pour que tout le monde puisse travailler dans de bonnes conditions.

SYNTHESE ET CONCLUSION (diapositives 40 à 45)

Diapositive 42 : rappel des 3 axes majeurs à savoir :

  •  
    • la connaissance des risques ;
    • l’organisation de la réponse (moyens de prévention et de protection, connaissance et maîtrise, planification)
    • la préparation (formation des acteurs, exercices).

Ceux-ci constituant l’Organisation de la Réponse de Sécurité Civile (ORSEC), avec un seul objectif : la protection des personnes, des biens (en termes d’outil de travail) et de l’environnement.

En cas de questions, les faire remonter au S3PI qui les transmettra au SDIS.

Remerciements aux différents intervenants et collègues du SDIS ayant contribué à l’organisation de la commission ainsi qu’à l’ensemble des participants .

Pour toute information complémentaire, consulter le site internet du SDIS à l’adresse suivante : www.sdis62.fr

Toute correspondance concernant ce compte-rendu est à transmettre à l’adresse suivante :

S3PI de l’Artois

Centre Jean Monnet

Avenue de Paris

62400 BETHUNE

Comptes-rendus