Avancement de la préparation de la campagne d’information sur les risques technologiques industriels
Monsieur François VANDENBON Animateur du S. 3 P. I. de l’Artois
M. Joël FILY rappelle que la loi du 22 juillet 1987, relative à l’organisation de la sécurité civile, à la protection de la forêt contre l’incendie et à la prévention des risques majeurs, précise le droit pour tous les citoyens d’être informés sur les risques majeurs.
Cette information repose sur un dossier consultable en mairie et à la préfecture. La synthèse des dossiers a été présentée aux maires au printemps de cette année.
Ainsi le décret du 06 mai 1998 impose la réalisation de brochures, destinées à expliquer au public demeurant dans la zone d’application d’un Plan Particulier d’Intervention (P.P.I.), les consignes à appliquer en cas d’alerte.
D’autre part, les Directives SEVESO prévoient l’information du public et il appartient à l’exploitant d’une installation dangereuse de pourvoir à l’information des populations avoisinantes et son renouvellement tous les 5 ans.
L’objectif principal de cette campagne est d’informer prioritairement les populations des zones d’application des Plans Particuliers d’Intervention (P.P.I.) afin que chacun connaisse et mette en ’uvre les mesures nécessaires au cas où un accident surviendrait. Un second objectif est la formation des enfants et du monde scolaire.
Les 15 sites, concernés par cette campagne, sont les sites relevant de la Directive SEVESO ainsi que les dépôts de liquides inflammables, de plus de 10 000 m3 soumis à P.P.I. :
– ATOFINA à Loison-sous-Lens
– CECA à Feuchy
– CRAY VALLEY à Drocourt
– GRANDE PAROISSE à Bully-les-Mines
– ICI à Chocques
– METALEUROP à Noyelles-Godault
– NITROCHIMIE à Haisnes
– NOROXO à Harnes
– OILTANKING à Annay-sous-Lens
– PERSTORP à Brebières
– PRIMAGAZ à Dainville
– Société Artésienne de Vinyle à Bully-les-Mines
– SCHENECTADY à Béthune
– Sucrerie des Hauts de France à Lillers
– UGINE à Isbergues
Compte tenu des délais nécessaires à une bonne préparation de la campagne et au regard de la sensibilité du sujet, le lancement est envisagé au printemps 2001, suffisamment après les élections municipales.
Préalablement, nous aurons à sensibiliser et à associer les maires des communes concernées puisqu’ils ont, dans leur commune, une mission de diffusion de l’information sur les risques, que ces risques soient naturels ou technologiques.
M. François VANDENBON, Ingénieur Animateur du S. 3 P. I. de l’Artois ajoute que les maires auront pour mission de définir, dans leur municipalité, le périmètre de diffusion de la plaquette, commune à tous les sites industriels concernés ; le périmètre minimal étant le rayon P.P.I.
M. Joël FILY donne ensuite la parole à M. Etienne LALLEMENT, Président de RADIO BRUAYSIS et à M. Sébastien TRIOPON, Ingénieur Procédé Environnement ? Société Artésienne de Vinyle, tous deux membres du groupe de travail, chargé de l’élaboration des outils d’information pour cette campagne.
M. Etienne LALLEMENT présente une synthèse des travaux du groupe de travail qui s’est réuni à deux reprises : le 05 janvier 2000 et le 17 mars 2000
Objectif de la campagne d’information : faire connaître (ou reconnaître) les réflexes à adopter en cas d’alerte
Cibles : C’ur de cible : les personnes présentes dans les zones de protection (enveloppes P.P.I.)
* le grand public
* le personnel des sites
* les enfants (action en liaison avec l’Education Nationale, ciblée dans les établissements scolaires)
* les établissements recevant du public et les établissements à regroupement de personnes
Les partenaires : Relais d’opinion et d’information :
* les maires, les élus
* L’encadrement scolaire et universitaire
* Les Industriels
* Les services de l’Etat (centre de secours, gendarmerie, police, pompier’)
* Les associations
* Le monde médical
* Les médias
Evaluation des populations concernées
Réaliser une enquête de perception auprès des populations
(évaluation quantitative et qualitative)
1ère étape : présentation de la campagne
– élaboration de la plaquette et du film
– enquête de perception
– information préalable de tous les maires
– validation des populations concernées et des relais d’information locaux avec les maires
2ème étape : mise en ’uvre de la campagne
– conférence de presse
– diffusion de la plaquette
– actions programmées dans le temps
* intervention dans les écoles
* visites d’entreprise (volontaires)
* visites des Centres de Secours Pompiers
* Réunions d’information (réponse à la demande)
* Enquête d’impact post campagne
– Autres outils et actions envisageables ultérieurement :
* Site internet
* Jeux/concours pour les enfants
* Expositions
* Formation des enseignants
M. Sébastien TRIOPON rappelle l’intérêt, pour les 15 sites industriels concernés, de réaliser une campagne d’information commune :
* Expérience positive de 1992
* Synergie
* Efficacité (homogénéité de l’info, multiplicité des outils)
* Economie (de temps et réduction des coûts)
* Permet d’en faire plus que le minimum
Les industriels et le secrétariat du S. 3 P. I. ont défini les principes de la répartition financière entre les Industriels, à savoir un financement des plaquettes dans les rayons P.P.I. et une participation de l’ordre de 50% pour la réalisation d’une vidéo.
Un micro-Groupe de Travail s’est réuni à 6 reprises pour élaborer les outils d’information :
* La plaquette + 1 Bande Dessinée + 1 fiche consignes
* La vidéo destinée aux enfants et devant servir de support pour les interventions publiques ou ciblées.
* Le CD-Rom conçu par l’Education nationale en liaison avec les S. 3 P. I. de l’Artois et surtout, celui du Littoral
M. Sébastien TRIOPON présente l’avant projet de la plaquette (brochure de 12 pages, Bande dessinée et fiche réflexes) et invite les volontaires à se joindre au groupe de travail ? Outils d’Information ? pour la réalisation de la vidéo.
M. François VANDENBON précise les échéances de cette campagne d’information pour la fin 2000 et le début de l’année 2001 :
Détermination des populations concernées sur la base des rayons P.P.I. (indispensables pour les cibles)
Poursuite de la préparation des outils
– Plaquette
– Vidéo : appel pour création d’un micro GT
Enquête de perception des risques et des mesures préventives auprès des populations en 2 vagues (pré-campagne en mars 2001 et post-campagne fin 2001).
Réunions générales d’information et de sensibilisation avec tous les maires concernés
Réunion GT campagne d’info
– Dispositif d’alerte des populations
DISCUSSION
M. Alain DELANNOY, Maire de LAPUGNOY et Conseiller Général, évoque la responsabilité des maires au sein de leur commune. Il ajoute que la distribution de la plaquette et l’information ne doivent pas engendrer un affolement de la population, qui serait difficilement gérable par les élus. M. Alain DELANNOY souhaite qu’une réunion soit organisée avant la sortie de la plaquette pour préciser l’organisation de cette information dans les communes concernées.
M. Joël FILY souligne que cette campagne doit aider les maires à informer et non pas inquiéter la population sur les risques industriels. L’information en milieu scolaire sera, quant à elle, assurée par le S. 3 P. I. de l’Artois.
M. Thierry HECQUEFEUILLE, société SAGOSSE, signale que l’information via les plaquettes pourrait susciter, l’inquiétude de la population et qu’il serait envisageable d’organiser des ? Portes Ouvertes ? dans les sites industriels pour recevoir le public, répondre à ses questions et lui donner une information orale.
M. Joël FILY précise que l’information sera axée sur le lien entre les produits fabriqués sur chaque site et la vie personnelle du public.
M. Sébastien TRIOPON ajoute que l’objectif du groupe de travail, chargé d’élaborer les outils, était de dédramatiser les risques industriels, d’insister sur les moyens de prévention pour limiter les risques et de présenter les moyens de secours et les plans d’urgence si un accident industriel survenait.
M. Thierry HECQUEFEUILLE propose que cette plaquette soit accompagnée par d’autres mesures.
M. Sébastien TRIOPON rappelle que le groupe de travail s’est également basé sur les précédentes campagnes d’information sur les risques industriels majeurs, menées en France et celles dans la région Nord/Pas-de-Calais ainsi que sur les enseignements qui en ont été tirés.
M. François VANDENBON souligne que cette campagne a un triple objectif :
? répondre à la réglementation qui définit la nature de l’information
? informer en toute transparence tout en adaptant le message
? responsabiliser la population (leur rôle, les réflexes à adopter en cas d’accident)
M. Christian PETIN, Société NYLSTAR, demande s’il est envisagé de tester la plaquette auprès d’un échantillon de personnes pour évaluer la compréhension de l’information qui y est véhiculée.
M. Pierre EVRARD précise que le S.3 P. I. de l’ARTOIS s’est inspiré des outils d’information élaborés, précédemment pour d’autres campagnes. M. François VANDENBON ajoute que le projet finalisé de la plaquette sera soumis à la validation des partenaires.
M. Christian PETIN insiste sur la difficulté, pour un public non averti, de comprendre les nombreux termes techniques.
M. Patrick LEMAY, Société ROQUETTE, attire l’attention sur la durée de vie de la plaquette et sur l’évolution du classement du nombre de sites SEVESO.
M. François VANDENBON rappelle que l’information sera renouvelée tous les 4 ans.
M. Alain DELANNOY suggère la réalisation d’une enquête, 2 ans après la diffusion de la plaquette, pour connaître le nombre de foyers qui l’a conservée.
M. Sébastien TRIOPON rappelle qu’une enquête post-campagne sera réalisée un mois après la diffusion de la plaquette. Il mentionne également la nécessité de concevoir une fiche - réflexes attrayante afin d’encourager le public à l’afficher.
M. Etienne LALLEMENT évoque l’expérience, menée au Havre en milieu scolaire, qui permet de rappeler aux élèves l’existence de la plaquette et de relayer l’information auprès de leur famille. Il rappelle que la plaquette est un des maillons dans la chaîne de communication.
Mme Marie France DELELIE note que la campagne remplira efficacement son rôle d’information si elle est accompagnée d’un contrôle et d’un suivi rigoureux sur les sites concernés.
M. François VANDENBON rappelle que les sites industriels sont soumis aux réglementations. Ils réalisent des études de danger et mettent en place des moyens de prévention contre les sinistres. Ils sont également régulièrement inspectés par la DRIRE. La démarche d’information est le complément naturel et réglementaire de toutes ces actions.
M. Pierre EVRARD invite M. Pierre THOMAS, Ingénieur ? société I.C.I. , à présenter l’étude de dangers réalisée dans son entreprise, classée SEVESO, et notamment l’organisation de leur Plan d’Opération Interne (P.O.I. ) et leurs moyens de secours.
Etude des dangers Exemple de P.O.I. et organisation des secours Société I.C.I. à Chocques
Monsieur Pierre THOMAS Ingénieur - I.C.I. Chocques
I.C.I. est un groupe international qui comprend 60 000 personnes dans 150 pays et regroupe différentes activités :
? Coatings : revêtements, vernis et peintures
? National Starch : colles
? Industrial Specialties : spécialités industrielles
? Quest : parfums et arômes
L’activité de l’usine de Chocques est centrée sur les spécialités industrielles, particulièrement sur la fabrication d’oxyde d’Ethylène et d’oxyde de Propylène. 70% des ventes sont réalisées en Europe.
Application des produits :
? Détergents
? Lessive
? Cosmétiques
? Lubrifiants
? Raffinerie de pétrole
? Extraction des nappes pétrolières
? Floculents utilisés par les stations d’épuration urbaine
L’usine de Chocques est classée SEVESO.
6 activités sont soumises à la Directive SEVESO :
? Oxydes d’éthylène et de propylène : transportés par wagons citernes uniquement
? Ammoniac
? Méthylamine
? Diméthylamine
? Chlorure de méthyle
La zone des effets significatifs (irréversibles) définit la zone du Plan Particulier
d’Intervention (P.P.I.) et la zone des effets létaux est reprise dans les servitudes d’urbanisme.
Limites du P.P.I. de la société I.C.I. à Chocques
Oxydes d’éthylène et de propylène = 1000 mètres
Chlorure de méthyle : dans les enceintes du site
Méthyle amines = 4000 mètres
ammoniac = 1900 mètres
Ces distances résultent des études de dangers réalisées par l’industriel, sous le contrôle de l’Inspection des Installations Classées.
Suivi et maintenance du P.O.I. :
20 entraînements sont organisés chaque année avec l’équipe d’intervention et les membres de l’équipe du poste central.
Le prochain exercice aura lieu le 11 octobre 2000, à partir de l’un des 13 scénarios d’accident, pris en compte dans le P.O.I.
DISCUSSION
Suite à la question de M. Jacques GOHIER, Président de l’Association pour la sauvegarde des puits artésiens, M. Pierre THOMAS indique que les amines sont corrosives et que le réseau incendie enterré est en matière inoxydable (résines) pour éviter les fuites. L’ancien réseau de type cathodique, insuffisamment protégé, a été remplacé.
M. Jean Pierre GOUBET, Délégué Départemental ? Météo France, demande si I.C.I. dispose d’une station météo. M. Pierre THOMAS précise que l’entreprise est équipée d’une station météo, qui les informe sur la direction des vents et sur les données hydrométriques. Lors des exercices, les données météorologiques sont prises en compte et une information est transmise au public sur les risques qu’ils peuvent encourir. Toutefois, les informations permanentes de Météo France ne sont pas encore intégrées.
M. Patrice BRISSET, Chef de groupement ? S.D.I.S 62, précise que les données de Météo France sont exploitées en temps réel, lors des exercices, pour indiquer aux Sapeurs Pompiers l’itinéraire d’accès au site à emprunter, selon la direction des vents.
M. Pierre EVRARD remercie les intervenants et les participants de la Commission Technique et les invite à se rendre sur le site d’I.C.I. pour visiter les installations présentées et les différents équipements de prévention et de protection.